Quels que soient les supports, les couleurs, les matières, les mélanges, tous si foisonnants qu’impossibles à énumérer, les paysages bouleversés de la géographie imaginaire (parfois même prémonitoire) de Françoise Cantin font chavirer le spectateur se plongeant dans sa façon d’en ré-inventer de multiples dimensions.
On s’abîme dans les bouillonnements de tempêtes joyeuses, les courants d’air, d’eau, de montagnes et d’océans ; des cyclones dans le grondement des flots, des orages, des masses d’eau, d’air, de terre.
Terres noyées. Eaux affleurant les rivages. Tout un monde à chaque frontière. Toute une vie à chaque limite, avec ses lois, ses perspectives qui nous entraînent encore plus loin, encore ailleurs.
Vertige. On passe de l’autre côté, on croyait qu’il n’existait pas et l’on découvre tout un autre univers où l’on est basculé, bousculé par le tumulte.
Allégresse de l’apesanteur, déluge de joie. Lames de fonds.
Tout se noue et se tisse dans toutes les directions à la fois. Découvertes des contours sinueux de cardinaux improbables, des chemins de traverse parcourant l’œuvre, le temps et l’espace dans l’infiniment grand et l’infiniment petit des paysages chamboulés.
Ça grouille de verts, de bleus, de couleurs où l’on se perd tant elles sont profondes et aspirantes. Toboggans d’émeraudes, de rubis, fascination de l’immensité des verstes. Vol au-dessus des steppes et des océans.
Entre mer et montagne, entre terre et eau, entre deux présences, dans ce manque, ce seuil, c’est là que tout se passe, qu’est le cœur des mondes en fusion.
Vertige grisant au seuil de la profondeur entrevue. Mais urgence d’aller voir au-delà en suivant le sens, les sens, l’essence.
L’Espace devient Temps.
Tout est dans la rencontre.
On est dans le plein et dans le presque, atteignant enfin cette clarté aveuglante d’un moment de grâce et de plénitude.
Dans le basculement de l’instant fragile du « c’est là, c’est ça », l’intangible apparaît, indicible absolu.
Et il semble bien que tout se joue là, parmi les somptueuses géographies vivantes de Françoise Cantin.
Au premier regard, un travail dans l’abstraction. Il s’agit pourtant d’un inventaire imaginaire de comédies géographiques ou de représentations du monde sous forme de saynètes. Des mises en scène théâtrales, affabulations, prosopopées et personnifications des éléments terrestres et célestes sur le mode ludique.
Ces idées ou historiettes s’expriment autant dans des miniatures, des enluminures, des blasons qui encapsulent des figures, que dans de grands formats papier et de larges toiles.
Des télescopages de mondes, de dimensions, d’échelles et d’âges géologiques. L’écoulement du temps mis en parallèle avec l’écoulement des fleuves, des mouvements de l’écorce terrestre, de l’expansion de l’univers… sur le mode du théâtre, dans des propositions graves pour certaines mais pour la plupart un peu insolites, liminales et aussi souriantes.
Des traits arbitraires délimitent des espaces qui peuvent être gigantesques. De fines attaches au crayon peuvent porter des océans, des hachures symboliser des steppes immenses ou peut-être juste du pollen.
Concentrer le monde, le rapetisser, le cartographier ou l’insérer dans une forme libre est aussi une manière de se l’approprier et d’en jouer.
Les bordures, les cadres, les limites ne sont que le commencement d’autres mondes… les confins du cosmos, ou le liseré d’un filet d’eau en montagne, les contours d’un lac… Reconnaître sans reconnaître, percevoir, imaginer, être près du but… évident et obscur en même temps, déroutant mais familier.
Enfin un hommage constant à la peinture au travers des siècles, visuel, tactile, émotif, en même temps qu’une recherche de représentations improbables, de défis à la perception et à l’esprit avec pour simple matière première les éléments terre, mers, ciel, planètes, fleuves…
Au premier regard, un travail dans l’abstraction. Il s’agit pourtant d’un inventaire imaginaire de comédies géographiques ou de représentations du monde sous forme de saynètes. Des mises en scène théâtrales, affabulations, prosopopées et personnifications des éléments terrestres et célestes sur le mode ludique.
Ces idées ou historiettes s’expriment autant dans des miniatures, des enluminures, des blasons qui encapsulent des figures, que dans de grands formats papier et de larges toiles.
Des télescopages de mondes, de dimensions, d’échelles et d’âges géologiques. L’écoulement du temps mis en parallèle avec l’écoulement des fleuves, des mouvements de l’écorce terrestre, de l’expansion de l’univers… sur le mode du théâtre, dans des propositions graves pour certaines mais pour la plupart un peu insolites, liminales et aussi souriantes.
Des traits arbitraires délimitent des espaces qui peuvent être gigantesques. De fines attaches au crayon peuvent porter des océans, des hachures symboliser des steppes immenses ou peut-être juste du pollen. Concentrer le monde, le rapetisser, le cartographier ou l’insérer dans une forme libre est aussi une manière de se l’approprier et d’en jouer.
Les bordures, les cadres, les limites ne sont que le commencement d’autres mondes… les confins du cosmos, ou le liseré d’un filet d’eau en montagne, les contours d’un lac… Reconnaître sans reconnaître, percevoir, imaginer, être près du but… évident et obscur en même temps, déroutant mais familier.
Enfin un hommage constant à la peinture au travers des siècles, visuel, tactile, émotif, en même temps qu’une recherche de représentations improbables, de défis à la perception et à l’esprit avec pour simple matière première les éléments terre, mers, ciel, planètes, fleuves…